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A près avoir généralisé le billet d’avion sans papier, les compagnies aériennes commencent à s’attaquer à l’étape suivante : la carte d’embarquement, dont Air France a lancé, jeudi dernier, une version électronique sur téléphone portable.




Tous les passagers des quinze vols quotidiens d’Air France reliant Paris à Amsterdam peuvent désormais accéder à l’avion sans autre document papier qu’une simple pièce d’identité, a annoncé la compagnie française, se targuant d’être la première au monde à offrir cette possibilité sur des vols internationaux aller-retour. Ce service a déjà été mis en place par huit transporteurs aériens de cinq pays (USA, Japon, Canada, Grande-Bretagne et Allemagne) sur des vols intérieurs, mais pas sur des aller/retour vers l’étranger, a indiqué l’Association internationale du transport aérien (Iata) qui représente plus de 240 compagnies aériennes et 94% du trafic international régulier.

Le procédé est sensiblement le même pour tous les transporteurs : après s’être enregistré sur un site internet, le passager peut recevoir sur son téléphone portable sa carte d’embarquement dotée d’un code-barres sécurisé, sous forme de textos ou de MMS (messages multimédias), s’il s’agit d’un téléphone classique, ou par email s’il s’agit d’un téléphone muni d’un accès internet. Cette carte d’embarquement reprend toutes les données d’une carte d’accès à bord traditionnelle (heure d’embarquement, porte d’embarquement, heure de départ, numéro de siège et classe de voyage). Arrivé à l’aéroport, le client montre sa carte d’embarquement affichée sur son téléphone portable pour enregistrer d’éventuels bagages à un comptoir et passe le poste de contrôle en présentant l’écran.

Quand le passager franchit la porte d’embarquement, le code-barres est lu optiquement par un scanner et à son entrée dans l’avion, il montre l’écran au personnel navigant. « Pas besoin d’imprimante et plus aucun billet papier. C’est un gain de temps et davantage de souplesse », s’enthousiasme la compagnie allemande Lufthansa, dont la carte d’embarquement mobile est d’ores et déjà disponible sur tous ses vols intérieurs en Allemagne. « Et si un téléphone ne fonctionne pas ou est en panne de batterie par exemple, le client peut imprimer sa carte d’embarquement sur une borne libre service ou la faire imprimer par un agent d’Air france », précise le transporteur français à destination du voyageur inquiet.

« C’est plus commode pour un quart, un tiers des passagers, ceux qui savent se servir d’un portable, mais pour le reste... », observe néanmoins Robert Espérou, expert français du transport aérien. Grâce à ce nouveau service, les compagnies aériennes espèrent réduire leurs dépenses, tout en préservant les forêts. Des arguments déjà mis en avant par IATA, à propos de l’abandon définitif du billet d’avion en papier le 1er juin dernier : elle avait alors chiffré à trois milliards de dollars par an les économies réalisées par les transporteurs et à 50 000 les arbres sauvés de la scie. Avec la carte d’embarquement électronique, IATA chiffre à 3,58 dollars par passager les économies réalisées, voire 5,34 dollars, si le client ne possède pas de bagage.

EL WATAN Avec AFP

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