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Pour stocker ses photos, vidéos et ses morceaux de musique préférés tout en se protégeant contre une éventuelle perte de données, de plus en plus d’utilisateurs se tournent vers les disques durs externes.

Dans le cas de la France, c’est un produit désormais « bien connu » du grand public, qui complète souvent l’achat d’un ordinateur portable, souligne à l’AFP Delphine Péroni, chef de produits à la FNAC. Les fabricants ont tout fait pour gommer l’image austère du début des années 2000 : gammes déclinées en plusieurs couleurs, facilité d’utilisation et campagnes de communication, détaille-t-elle. « Sauvegardez vos données numériques », répètent à l’envi les géants américains du secteur, Western Digital et Seagate, citant à l’appui des études révélant qu’environ 40% des Européens ont déjà connu une défaillance de leur disque dur ou se sont fait voler leur PC. Or « si vous avez toute votre vie sur votre ordinateur, vous ne pourrez jamais la récupérer », avertit Andreas Hasse, directeur des ventes grand public de Seagate en Europe : les consommateurs veulent « une double sauvegarde pour être sûrs de ne pas perdre » des documents précieux. Profitant de cet « ascendant du numérique sur le quotidien », les disques durs externes ont connu une ascension irrésistible depuis deux ans : 1,5 million d’unités vendues en France en 2006, 2,7 millions en 2007 et plus de 4 millions attendus cette année, indique Anselme Laubier, analyste de l’institut GfK. Un essor qui s’explique aussi par le piratage : « Le contenu stocké provient principalement de vidéos empruntées sur Internet », loin devant les données personnelles, avoue Philippe Spruch, P-DG de la société française LaCie. Pour satisfaire ces besoins croissants, les capacités de stockage progressent à une vitesse phénoménale, pour des prix en baisse constante : 113 euros en moyenne en 2007, contre 146 en 2005. Les modèles nomades, sortes de « très grosses clés USB », proposent des volumes se rapprochant doucement des 500 gigaoctets (Go), note M. Laubier. De quoi stocker une centaine de milliers de photos et de chansons MP3 et des dizaines d’heures de vidéo. Et si l’on ne veut pas transporter avec soi un énième appareil high-tech, il est possible de se procurer des disques dits de « réseau », comme le Time Capsule d’Apple, accessibles partout dans le monde et plus sécurisants que la sauvegarde sur des sites internet. Autre segment en plein boom, les disques durs multimédias qui se branchent sur un téléviseur et se pilotent avec une télécommande. Pour l’instant, aux mains de petits acteurs comme le Français Storex qui fait figure de précurseur, ce marché naissant « attire les convoitises », confie Didier Trassaert, directeur de l’activité européenne grand public de Western Digital. Le groupe a d’ailleurs prévu de lancer son premier produit de ce type « à l’automne ». Une arrivée qui risque de fragiliser les sociétés de l’Hexagone, déjà affaiblies par la récente taxe pour copie privée. Cette redevance « a entraîné une augmentation des prix et a très nettement freiné le marché », dénonce Xavier Poncin, directeur marketing de Storex. Pour survivre, les marques françaises se réfugient dans le haut de gamme. M. Spruch a ainsi fait de LaCie le deuxième acteur mondial du disque dur externe en misant sur le design. Après Philippe Starck il y a 15 ans, le groupe fait régulièrement appel à des créateurs de renom comme l’Ecossais, Neil Poulton, l’Anglo-Egyptien, Karim Rashid ou encore le Français, Ora-ïto, qui a conçu récemment un produit en forme de vague dorée, le Golden Disk, et une gamme dite « Brick » s’empilant à la manière des Lego.
(Synthèse S. B. avec AFP)

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