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Alors qu’il se développe à une vitesse effrénée dans les pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis et au Canada, le système numérique est au stade des premiers balbutiements dans les pays sous-développés, particulièrement en Afrique, où le développement économique de la quasi-totalité des pays est encore dans les langes. Dans ce domaine névralgique, la fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud est immense. En Algérie, quoique timidement, le développement des technologies de l’information et de la communication reprend avec, notamment, l’opération Ousratic, grâce à laquelle 6 millions d’Algériens ont pu acquérir un PC. Mais cela n’a pas évité à l’Algérie, 10e au niveau africain, d’occuper la dernière place derrière le Maroc et la Tunisie. En effet, notre pays, qui compte selon les dernières estimations 2 millions d’internautes, dont 200 000 foyers abonnés à l’ADSL, occupe la dernière place derrière la Maroc, avec 6 millions d’internautes, dont 460 000 abonnés à l’ADSL et la Tunisie, avec 3 million d’internautes. C’est ce qu’a indiqué le Pr Mentalechta lors d’une conférence animée, hier, à la salle des conférences de la Safex. Le conférencier affirmera, d’emblée, que la fracture numérique n’est pas un fait du hasard, mais la conséquence du fossé économique qui sépare les pays du Nord et ceux du Sud. L’utilisation du numérique, selon le même orateur, ne profite pas aux pays sous-développés, puisqu’il a été constaté un faible recours au numérique. Pour étayer ses propos, le conférencier, par ailleurs expert international auprès de l’Unesco, affirmera que sur un milliard d’internautes de par le monde, plus de la moitié, soit 55%, sont soit du Canada soit des Etats-Unis, alors qu’en Afrique, qui représente 10% de la population mondiale, le taux d’internautes ne dépasse pas 1%, et si l’on supprime les pays du nord de ce continent et l’Afrique du Sud, le taux sera réduit à 0,4%. D’où l’appel lancé par les participants au dernier salon mondial des technologies de l’information et de la communication pour une aide de la communauté internationale aux pays sous-développés. Le Pr Mentalechta a sérié les causes à l’origine desquelles sont survenues les fractures numériques. Il a cité, entre autres, l’insuffisance des infrastructures, l’analphabétisme, les coûts exorbitants ainsi que l’âge et le sexe. Sur ce dernier point, il dira que les femmes sont les moins informées que les hommes. Et pour réduire un tant soit peu les fractures numériques, la même voie a proposé un certain nombre de solutions. Il s’agit de recenser, autant que faire se peut, les raisons et les origines de ces fractures, pour réaliser les infrastructures nécessaires, mettre une culture d’apprentissage des technologies de l’information et de la communication et des contenus, réduire les coûts et, surtout, mettre en place une politique de promotion. Il est à signaler qu’une série de conférences traitant de l’analphabétisme numérique a été animée durant la journée d’hier.
Source : Horizons (18/10/2007).

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