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Tous les professionnels des Tic en Algérie, réunis hier autour d’une table ronde au forum d’El-Moudjahid, s’accordent à dire que le développement de l’Internet dans notre pays reste tributaire de la production de l’information.Avec un peu plus de 21 millions d’abonnés au téléphone mobile et seulement 2.100.000 internautes, l’utilisateur algérien privilégie de loin la communication orale à celle écrite. L’Algérie, selon le président de Satlinker, Ali Kahlane, ne compte actuellement qu’à peine 5.000 sites web dont la majorité sont statiques alors que le voisin marocain en capitalise pas moins de 16.000 sites web.D’après lui, depuis 2003, une centaine de providers ont été créés. Il n’en reste qu’une trentaine toujours actifs et quelque 4 ou 5 providers qui sont réellement dans l’Internet. Même l’opération Ousratic, un PC par foyer, qui est venue booster tant bien que mal le secteur de l’Internet et le démocratiser, n’a pas atteint ses objectifs, a souligné Younes Grar, président de l’Association des fournisseurs de services Internet (AAFSI).Cette opération a prévu 6 millions de PC, elle n’en a vendu, selon lui, que 200.000 ordinateurs malgré la baisse de la TVA à l’importation de cet outil indispensable, passant de 17 à 7%. Il se demande comment se fait-il que l’on ne dispose pas, jusqu’à aujourd’hui, d’un annuaire officiel de sites web, d’autant plus que l’Algérie en compte quelque 300.000 PME-PMI et plus de 1.500 APC. En matière de haut débit (ADSL), le ministère des PTIC, qui a projeté 3 millions d’abonnés d’ici 2009, n’en a réalisé après quatre années de son introduction que 200.000. De là, le président de l’AAFSI, qui se dit contre les effets d’annonce, propose dans l’immédiat une structure qui va gérer l’Internet. Pour sa part, M. Hamzaoui, membre de l’AAFSI, revendique à cet effet un plan d’urgence et une stratégie bien claire pour faire sortir l’Internet de sa léthargie.Il a appelé notamment à la réduction des coûts en matière d’ADSL, une meilleure régulation du marché de l’Internet, l’émergence d’un autre opérateur pour l’exploitation du réseau filaire et un autre dans la fibre optique -ce qui encouragera la concurrence dans ce domaine-, la création d’un haut conseil des NTIC sous tutelle du président de la République ou du Chef de gouvernement et, enfin, un réseau national de connexion. D’un autre côté, pour Mohand Ibarissen, directeur du programme de télé-enseignement à l’Eepad, le principal enjeu dans le développement de l’Internet en Algérie reste celui des usages qui se réduit actuellement aux opérations de messageries ou de mailing et d’accès aux jeux. « L’EEPAD, tient-il à souligner, est leader dans l’enseignement à distance et met sur le net depuis quelque temps du contenu scolaire pour ses abonnés.Le responsable de l’Eepad se dit par contre en faveur du lancement d’une opération Ousratic pour la production du contenu. Une autre intervenante, qui n’est pas des moindres, Mme Attif, Pdg de Djaweb, filiale d’Algérie Télécoms, a pris tout le monde de court en défendant le secteur de l’Internet en ce qui concerne le volet accès, « en dépit, reconnaît-elle, de la pauvreté du contenu ». Pour elle, le ministère de la PTIC a mis en place en 2000 un backbone national avec un coût de 3 millions de DA par mois pour 2 mégas, celui-ci a été ramené depuis à 500.000 DA. Elle a, au passage, tiré sur quelques ISP qui, selon elle, ne cherchent que le gain facile en passant par la VoIP.Elle a défendu dans la foulée, la plate-forme Djaweb avec ses 48 points d’accès qui a entamé des réductions sur son 15/15 de 120 DA/h à 50 DA/h ainsi que dans ses lignes spécialisées de 700.000 DA à 160.000 DA. S’ajoute d’après elle les plates-formes ADSL de Fawri et de Easy. Elle se demande néanmoins pourquoi toutes ses réductions des tarifs dans l’ADSL ne se répercutent pas sur les utilisateurs finaux au niveau des cybercafés.

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