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Encore étudiant en informatique de gestion, il lance sa "start-up". Une vidéothèque où il fait ses premiers pas dans l'entreprenariat. Diplômé, il est recruté chez Microsoft Algérie en tant que "Developer Experience Lead". Rencontré en marge du Med-IT 2014, Amine Rahmouni, évoque son parcours et le volet aide aux start-ups que le géant du logiciel offre à ceux qui veulent lancer leurs entreprises.

 

C'est la première participation de Microsoft Algérie au Salon international Med-IT. Vous l'avez choisi sous deux thèmes, la mobilité et le cloud.

Amine Rahmouni : Je vais vous parler précisément du volet cloud et du potentiel de développement de la communauté de développeurs et de start-ups en Algérie. Avant, dans la Silicone Valley, les start-ups devaient développer leurs propres applications. On parle généralement des Product Based Startup qui développe un produit en particulier, comme c'est le cas pour Facebook, Twitter et Instagram. C'est la tendance aujourd'hui. Et c'est là où il y a du potentiel pour les start-ups algériennes. Ces start-ups devaient aussi développer leurs infrastructures serveurs. Facebook devait, par exemple, se déplacer de Boston à la Silicone Valley pour développer ses propres serveurs et les codes serveurs qui exigent des ressources humaines très rares sur le marché informatique.

Toutes start-ups opèrent dans le modèle de développement dit "Agile", c'est à dire qu'elles ne savent pas au départ quel sera le produit final, qui est peaufiné au fur et à mesure des itérations. C'est en demandant tout le temps au client ses besoins qu'on adapte continuellement la solution jusqu'à un produit final qui répond plus ou moins à ce que recherche l'utilisateur. Et pour arriver à cela, il faut des outils très sophistiqués pour détecter les comportements des utilisateurs. Sachez, par exemple, que lorsque Facebook, Outlook, ou Twitter changent d'interface ou ajoutent des boutons ce n'est pas par hasard, mais c'est basé sur des outils qui scrutent les habitudes utilisateurs pour améliorer les produits.

 

Qu'est-ce qui a changé depuis ?

Et bien, aujourd'hui, Microsoft offre une panoplie d'outils aux start-ups qui n'ont plus besoin de tout faire en matière de programmation pour concrétiser leurs projets.

 

Quels sont ces outils que propose Microsoft ?

Alors, il y a d'abord le programme Microsoft BizSpark destiné aux start-ups de moins de 3 ans et dont le chiffre d'affaire est inférieur à un million de dollars. Une cinquantaine de start-ups algériennes participent à ce programme qui accorde un accès gratuit à tous les logiciels de Microsoftpendant 5 ans. En plus d'un crédit mensuel de 200 $ pour l'accès à Microsoft Azure, la plateforme cloud de la société qui comprend plusieurs services, comme Microsoft Azure Mobile Services, qui permet aux développeurs de gérer toute la partie authentification, notification, push…, de leurs applications dans un environnement synchronisé. C'est aussi multiplateforme, Windows, Android et iOS.

 

D'autres services ?

Toujours dans Microsoft Azure, il y a le service Big Compute qui permet de grandes capacités de calcul. Ceci est destiné, par exemple, à des start-ups qui veulent développer des solutions de traitement de données d'imagerie médicale. Elles peuvent à la demande louer des temps de calcul dans des serveurs dans le cloud pour des coûts largement inférieurs aux solutions classiques. Il y a aussi des services de stockage.

 

La cinquantaine de start-ups algériennes sont toutes dans les TIC ?

Certaines le sont, mais d'autres recourent aux nouvelles technologies pour les utiliser dans d'autres domaines. Par exemple, une start-up qui développe des outils pédagogiques est dans le domaine de l'éducation, mais elle utilise les TIC. C'est valable pour d'autres secteurs.

 

Existe-t-il une option pour permettre aussi à des étudiants de développer leurs projets via ces solutions ?

Il y a le programme Microsoft Student Partners (MSP) qui, comme son nom l'indique, est destiné aux étudiants que la société recrute pour devenir des ambassadeurs l'univers Microsoft. Elle les aide à développer leurs compétences. Nous avons beaucoup de MSP en Algérie qui ont développé des applications mobiles Windows Phone. Le plus intéressant pour les étudiants-entrepreneurs c'est le concours Imagine Cup qui permet, chaque année, à des équipes algériennes d'aller défendre le drapeau national dans des compétitions technologiques de haut niveau. Je vous rappelle qu'en 2012, l'équipe algérienne a remporté la 3e place à Sidney pour l'application DiaLife destinée aux diabétiques. DiaLife est développée autour de Microsoft Azure cloud.

 

Quel est l'objet de votre travail en tant que "Developer Experience Lead" ?

Je dois aider nos clients (entreprises) à établir leurs stratégies et à définir leurs besoins de développement, ainsi qu'à leur présenter les avantages des solutions Microsoft notamment celles liées aux cloud. Je gère aussi tout ce qui est relation avec les start-ups (programme BizSpark) et les étudiants (programmes MSP et Imagine Cup). Je travaille aussi sur des projets stratégiques pour le développement du cloud dans le pays.

 

Quel est votre parcours avant et avec Microsoft ?

Informaticien de formation, à l'Université d'Algérie (informatique de gestion). J'ai commencé comme développeur interactif. J'ai travaillé sur les RIA (rich Internet application) et RDA (rich desktop application) et des composants ERP. Après j'ai rejoint le monde la publicité, où j'ai travaillé sur ce qu'on appelle les advergame (jeu vidéo publicitaire), les sites web, et les applications mobiles. J'ai rejoint Microsoft au début 2013 en tant que "Marketing Communication Manager", avant devenir "Developer Experience Lead". J'ai aussi une expérience avec les start-ups algériennes, en tant que coach ou membre de jury.

 

Et avec tout ce bagage et cette expérience, vous n'avez pas envie de créer votre propre start-up ?

(Rires) C'est déjà fait. J'ai fait mon premier business à l'âge de 19 ans. C'était une petite vidéothèque. Pour mon PFE (projet de fin d'étude, ndlr), en 2007, j'avais justement réalisé un petit service, genre cloud, pour la gestion de la vidéothèque. Pour l'anecdote, j'ai signé, en tant gérant de la vidéothèque, ma propre demande de stage pour le PFE. Dans mon nouveau rôle, j'éprouve un immense plaisir à aider les start-ups algériennes à voler de leurs propres ailes. Même chez Microsoft, nous sommes Algériens avant tout.

 

 

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