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La sécurité des sites Internet et principalement des données «personnelles» qui y sont contenues est plus que jamais d’actualité compte tenu de la multiplication des attaques contre des entités mais aussi des individus qui, à cause d’une faille, se retrouvent dépossédés de leurs données. Doctorant au laboratoire informatique de l’université Paris 6 et consultant en sécurité informatique, Fouad Guenane y revient dans cet entretien.

 

Que signifie sécuriser un site ou des informations sur Internet ?

Pour le commun des utilisateurs, sécuriser ses donner c’est surtout avoir la sagesse de ne pas donner ses informations personnelles et toutes autres informations qui nous appartiennent à tout le monde. Pour ce qui est des entreprises, elles ne doivent pas se mettre en difficulté parce que leurs informations sont en ligne. Ne pas garder la confidentialité des informations peut, par exemple, nuire à la commercialisation. On peut mettre le maximum d’informations sur Internet mais elles ne doivent être accessibles qu’aux personnes autorisées.

En général, quelles sont les motivations d’une attaque ?

On a plusieurs types de motivations. La première c’est la quête de la gloire, la seconde est quand une entreprise veut l’information d’une autre entreprise, la troisième c’est quand un groupe de hacker est payé pour attaquer un site et la quatrième c’est un Etat qui attaque un autre Etat.

Peut on supposer que les sites qui risquent de subir une attaque sont ceux qui sont développés en matière de données ?

On peut être attaqué à tout moment par n’importe qui. Il ne s’agit pas d’être développé pour risquer de subir une attaque mais plutôt de se préparer pour pouvoir confronter une éventuelle attaque sans subir de graves dommages.

Le contenu algérien qui est bien entendu pauvre, peut il intéresser les hackers ?

Ce n’est pas par rapport au contenu qu’on sécurise. Bien au contraire, l’idée que le contenu reste pauvre est intéressante et peut motiver un hacker dont le but est de maintenir cette situation de pauvreté.

Les sites des institutions et entreprises algériennes sont elles bien protégées ?

On m’a dit que la sécurité est un luxe. Depuis pas longtemps on m’a dit que c’est une option. Les gens ne prennent pas conscience du potentiel insécuritaire qui existe. Il faut prévoir toute une reconstruction si jamais on s’ouvre avec le e-paiement. On va arriver à une économique numérique et il faut suivre. Pour l’instant, les entreprises algériennes sont spectatrices dans le domaine de la sécurité. Dans l’immédiat, il faut que les managers se disent qu’il y a un risque et je dois former et préparer mes employés.

Plus de quatre millions d’algériens sont aujourd’hui sur Facebook. Peut on se protéger sur les réseaux sociaux ?

Ce qu’on croit est faux, Facebook ne protège pas. Dès qu’on va sur Facebook on n’est plus protégé. De prime à bord, ce réseau a toutes les infos et les vend au plus offrants. Mais le citoyen lambda n’a conscience de la faille qu’il peut avoir que s’il subit une attaque.

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