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Ce robot, à l’apparence humaine, a été baptisé Ibn Sina, du nom du philosophe et scientifique musulman du 11e siècle, Avicenne. « C’est le premier humanoïde du monde à parler l’arabe », affirme à l’AFP Nikolaos Mavridis, chercheur grec, dont l’équipe a mis au point ce robot. « Il nous permet d’effectuer des recherches et c’est aussi un outil d’éducation parce que les étudiants aiment travailler sur lui », ajoute-t-il. M. Mavridis, diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui anime une équipe de douze étudiants, soutient que le robot peut être facilement utilisé comme réceptionniste ou vendeur. « Il peut faire plusieurs choses par lui-même : répondre à deux questions de présentation, se connecter sur internet pour chercher une information et montrer sur son écran des produits proposés à la vente », poursuit-il. « Nous pourrons bientôt faire de lui un réceptionniste ou un assistant vendeur dans un centre commercial. Avec une équipe de cinq (chercheurs), on peut y arriver en six mois », indique encore M. Mavridis.
« On l’a déjà mis au travail pendant une journée entière au centre commercial d’Al Aïn », une ville-oasis de l’émirat d’Abou Dhabi, se réjouit le chercheur, estimant qu’il pourrait réduire le besoin en main d’œuvre. Ibn Sina, haut d’environ 1,50 m, a été habillé d’une robe et d’un turban pour ressembler au vrai philosophe qui est né à Boukhara dans l’Ouzbékistan actuel. Quand il s’exprime en arabe classique, son visage change d’expression. La partie mécanique a été conçue par la firme Hanson Robotics tandis que le programme a été élaboré par M. Mavridis, qui y a travaillé avec son équipe pendant plus d’un an. Ibn Sina peut « voir », reconnaître des objets, répondre à des questions, transcrire un discours et en assimiler le contenu, affirme M. Mavridis. Le laboratoire a été approché par nombre de sociétés qui s’intéressent au robot qu’elles veulent utiliser comme réceptionniste ou vendeur, selon lui. Le projet a été financé directement par le souverain d’Abou Dhabi et président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane.
L’argent, 200 000 dollars, a été utilisé pour développer la technologie à la base de la mise au point du robot et à d’autres projets de recherche. Selon la société Information Data Corporation (IDC), les dépenses sur les technologies de l’information aux Emirats arabes unis doivent s’accroître de 12,4% entre 2008 et 2013 et dépasser 1,83 milliard de dollars à la fin de cette période. Le marché des technologies de l’information a déjà dépassé 1,02 milliard de dollars l’année dernière, selon l’IDC.