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Aucun candidat n’a jugé utile d’activer, d’actualiser ou de lancer un site Web pour mener une campagne virtuelle.

Nos hommes politiques ne s’accommodent pas des nouvelles technologies. Très peu portés sur la communication via Internet, ils continuent à user et abuser des moyens traditionnels comme les meetings, tournant le dos à la jeunesse très branchée sur les nouvelles technologies. Qui est en retard dans ce cas: la jeunesse algérienne ou les hommes politiques? Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour constater qu’en matière de nouvelles technologies, nos hommes politiques sont des analphabètes numériques face à une jeunesse qui «navigue» sur d’autres sites et d’autres horizons.
Le site Web du plus grand parti au pouvoir, le FLN, n’est pas actualisé. La dernière mise à jour de ce site, date d’il y a une année avec, à la Une, la publication du décret présidentiel n°07-61 du 15 février 2007 portant convocation du corps électoral...tenez-vous bien, des élections législatives du 17 mai 2007! Pour le RND, deuxième force politique du pays, la situation n’est guère plus reluisante. La page d’accueil affiche 17 décembre 2006.
Le dernier papier «injecté» dans le site est le message du secrétaire général du Parti, Ahmed Ouyahia, à l’occasion du Nouvel An 2009. C’est déjà un peu mieux que le FLN. L’autre partenaire de l’Alliance présidentielle, le MSP, ne déroge pas à la règle. Aucune référence dans son site à l’élection présidentielle du 9 avril prochain. Mais il fait un peu plus que le RND et le FLN. On trouve sur son site Web les couvertures des activités du président du parti, Bouguerra Soltani. La Une du site annonce, en grosses lettres, que le site est en panne pour une période d’un mois. Le fichier de l’article annonçant que Soltani sera l’invité du Forum de l’Entv de samedi dernier ne s’ouvre pas.
Le site du Front national algérien (FNA) n’est pas mieux loti. La bataille sur le Net ne constitue pas une priorité pour lui. La dernière actualisation remonte au 23 juin 2007. Le Parti des travailleurs (PT) est loin d’être champion dans les nouvelles technologies. Le dernier communiqué, signé par le Secrétariat politique (SP), qui est diffusé, date du...29 avril 2006, c’est-à-dire à la veille de la Fête des travailleurs. Comparativement à ces quatre premiers partis et qui ne manquent pas de moyens matériels et financiers, c’est le parti de Fawzi Rebaïne, AHD 54, qui fait un effort dans ce domaine. La dernière mise à jour du site de ce parti remonte au lendemain de l’annonce par son président de sa participation à l’élection, pour évoquer la tenue de deux réunions des responsables des wilayas pour le mois de janvier.
Sur les 25 candidats ayant déclaré leur intention de participer à la course au Palais d’El Mouradia, aucun n’est doté de ce moyen technologique pour faire sa propagande, la propagation des idées, des projets et ouvrir des espaces de débat pour une jeunesse très friande de ce moyen de communication.
Les autres candidats indépendants sont à loger à la même enseigne. Ni la troïka de la Coordination des candidats indépendants (Rachid Bouâziz, Loth Bounatiro et Abdellah Tamine), ni aucun autre ne possède un site Internet répondant aux normes. Résultat des courses: ni les Indépendants, ni les représentants de partis politiques ne disposent de ce «monstre virtuel de persuasion». Ainsi, la culture des batailles et des chocs d’idées dans le Net est loin d’être l’apanage de la classe politique qui s’apprête à affronter, dans quelques semaines, un rendez-vous électoral d’une extrême importance. Les sites Internet officiels des partis politiques sont, comme nous l’avons constaté hier, lors d’une visite, souvent figés et sans intérêt, si l’on excepte le cas du RCD qui n’est d’ailleurs pas partant pour la présidentielle, qui est devenu un vrai espace de débat.
Ce n’est pas un scoop de dire qu’un grand retard affecte les formations politiques algériennes dans l’usage de l’Internet et des moyens de communication modernes. Dans les grandes démocraties, Internet est devenu un moyen et un support, incontournables dans ce genre de rendez-vous.
A se demander enfin quand les acteurs politiques algériens prendront-ils conscience de l’importance de ce nouveau support technologique dans la propagation des idées? Mais en cette ère où les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont envahi tous les secteurs d’activité, les politiques s’appuient-ils suffisamment sur le support électronique Internet pour toucher les électeurs? Ne peut-on pas convaincre un internaute à force de l’inonder d’idées et de projets politiques, à aller voter? Les partis politiques algériens doivent ainsi s’investir dans ce terrain encore fertile de l’information, suggèrent les accros du Net.

Karim AIMEUR, L'expression, 10 Février 2009 - Page : 3

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