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Pour quel objectif et quelle réalité ?

L’état global du marché mondial au début de ce siècle est marqué par une forte mutation d’une économie d’échelle vers une économie d’envergure caractérisée par une compétition intensive, un marché imprévisible turbulent et segmenté, des produits et des systèmes de production ayant un cycle de vie de plus en plus court et enfin, une valeur ajoutée générée plus par la connaissance que par la matière première.

Dans cet environnement mutant et changeant, la compétitivité de l’entreprise dépend de plus en plus de sa capacité d’anticipation et d’adaptation. L’intelligence économique est de fait une bouée de sauvetage indispensable pour se maintenir permettant à l’entreprise de détecter et d’interpréter des signes d’alerte précoces concernant les changements, les mutations ou tout simplement les ruptures pouvant se produire dans l’évolution de son environnement social, économique, culturel et technologique.

Pour s’insérer dans le marché, les entreprises de production et de services, privées ou publiques, sont appelées à entamer immédiatement, simultanément et en continu l’amélioration de la valeur de leurs produits, de leurs systèmes de production, de leurs services et de leur gestion en vue d’offrir le meilleur rapport qualité/prix dans les meilleurs délais. Les TIC (technologies de l’information et de la communication) sont soutenues par un discours très optimiste quant à leurs potentialités techniques et aux améliorations de gestion qu’elles peuvent procurer aux entreprises. Dans le cadre du développement des PME et l’ouverture du marché algérien à l’international, cette promesse technologique suscite un grand intérêt. Il semblerait en effet possible de combler certaines carences des PME algériennes : difficile connaissance des marchés intérieurs et extérieurs, collecte de l’information onéreuse, mauvaise connaissance en techniques de gestion, impossibilité de se déplacer de façon fréquente sur les marchés intérieurs et extérieurs par manque de moyens humains et financiers. Par ailleurs, les nouvelles technologies de l’information et de la communication de par, le monde ont permis aux entreprises d’entrevoir de nouvelles techniques de gestion et un gain de productivité.

Cependant, même si ce gain de productivité n’est toujours pas facile à mesurer, le paradoxe de Solow disant : « Les outils informatiques sont présents dans toutes les entreprises, mais pas dans les statistiques », comme toute nouvelle technologie, il lui faut un temps d’adaptation et de diffusion pour ensuite pouvoir mesurer son impact sur la productivité marginale de l’entreprise. Les « petites et moyennes entreprises » occupent une place de plus en plus importante au sein du tissu industriel algérien, notamment par le biais de l’élargissement du secteur industriel privé et l’arrivée en masse, ces dernières années, d’entreprises étrangères par le biais des IDE. Cette réalité impose à ces entreprises de se préoccuper davantage de l’utilisation des TIC dans son management quotidien, afin de bénéficier de leurs bienfaits, et surtout s’aligner sur la concurrence nationale et internationale pour une meilleure productivité et réactivité aux changements du marché.

Une avancée considérable menée par les autorités concernées ces dernières années pour la diffusion et la démocratisation des nouvelles technologies sur l’ensemble des activités économiques. A titre d’information, nous pouvons citer quelques exemples sur les projets lancés ces dernières années, 62% investis dans les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication), ce qui représente 6,451 milliards de dinars, 2 520 milliards de dinars dans les technologies, spatiales etc. Cependant, le secteur des TIC en Algérie reste insuffisant, et je dirais même dérisoire par rapport aux besoins du marché, il ne représente que 1% du PIB. Pour atteindre cet objectif, il s’agit, d’une part, d’entreprendre un ensemble d’actions multidimensionnelles relatives au parachèvement du processus de réforme et de restructuration industrielle, l’organisation du marché du libre-échange à la recherche des partenaires économiques étrangers, l’adaptation du cadre intervention des exportateurs aux règles et pratiques du commerce international, à la réhabilitation de l’outil de production et, d’autre part, en recours à des stratégies manufacturières qui assureraient plus de flexibilité, plus de rapidité d’exécution, une plus grande sensibilité aux besoins du marché mondial et plus d’indépendance à l’égard des économies d’échelle.

Ce deuxième aspect ne peut se concrétiser que par une réorganisation des activités de production, en tenant compte des contraintes de flexibilité, de rapidité, de qualité et de sécurité imposées par les conditions du marché. Quel serait l’impact de l’insertion des TIC sur le processus de modernisation et de redynamisation de nos entreprises ? Améliorer les performances : l’introduction des technologies de l’information et de la communication au sein des opérateurs économique, permettrait les échanges rapides d’information. Et, l’utilisation optimale de l’outil informatique dans la gestion de l’entreprise permet de réduire les coûts et les délais de production ou de logistique. Les TIC apporteront donc, un gain de temps et de productivité. Elles permettront d’augmenter la réactivité dans toutes les activités de l’entreprise : commerciale, achats, approvisionnements, services administratifs, fabrication, expédition, études ; s’aligner et rivaliser face à la concurrence ; elles permettent aussi de rivaliser grâce à la connaissance et de ne pas se laisser distancer par la concurrence.

En effet, les TIC, par l’échange rapide de gros volumes d’informations, permettent de rester toujours bien informées sur ce que fait la concurrence et même de la devancer, grâce, par exemple, à l’améliorations des échanges d’information avec les partenaires extérieurs : c’est le concept de l’entreprise communicante ou étendue. Se faire connaître : je commencerai bien ce point par cette belle expression : « N’attendez pas qu’on vous cherche, faites de telle sorte que l’on vous trouve. »

Les prodiges de ce merveilleux outil qu’est Internet ,en particulier et les TIC, en général, permettent à l’entreprise de se faire connaître et d’opérer même au-delà des frontières du pays. Son image de marque peut en être grandement améliorée. On peut communiquer en temps réel des informations avec le monde entier et, élément non négociable, on peut toucher des clients potentiels que l’on ne pourrait pas atteindre autrement : on augmente la part de marché de l’entreprise, on fidélise les clients et on leur offre de nouveaux services. Cette possibilité et cette capacité virtuelle à être présent sur les marchés mondiaux simultanément et d’une manière interactive ouvrent à l’entreprise algérienne d’autres horizons, une possibilité d’atteindre une clientèle plus importante de par le monde.

Cette vitrine est aussi une possibilité incontournable et inespérée de s’aligner aux côtés des entreprises étrangères de différentes nationalités. La question qui se pose maintenant est : « Sommes-nous en mesure de nous adapter à ces nouvelles réalités citées plus haut ? » Car aujourd’hui, la concurrence ne se fait pas seulement par le rapport qualité/prix, mais par la capacité à capter, analyser et transformer l’information en facteur déterminant dans la productivité. J’ouvre un autre débat pertinent et primordial, celui de l’intelligence économique ! Qu’en est-il en Algérie ?

L’auteur est Chercheur au CREAD, a_nafa2000@yahoo.fr

Aziz Nafa

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