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Confrontée aux problèmes de sécurité, la ville d’Alger envisage de s’équiper de caméras de vidéosurveillance à des « endroits stratégiques ». A cet effet, un groupe de travail est constitué pour gérer ces nouvelles mesures de sécurité. Il s’agit d’agents de police formés à l’usage de ces moyens de surveillance. Et vous, qu’en pensez-vous ? Outil de prévention ou menace des libertés individuelles ? Faut-il installer des caméras de surveillance à Alger ?

Plusieurs personnes que nous avons rencontrées trouvent que les caméras de vidéosurveillance sont inutiles pour une ville comme Alger. Dans les pays européens, il y a des caméras partout, à tous les coins de rue, dans les magasins, à tel point qu’on y fait plus attention. Mais apparemment, elles ne servent pas à grand-chose, puisque plusieurs personnes sont agressées dans les rues et en pleine journée devant les caméras de surveillance. Ainsi, et malgré leur usage, la police n’a rien pu faire dans plusieurs cas. En effet, après le visionnage des bandes filmées, les agresseurs sont toujours masqués au moment des agressions. En Angleterre, un policier a indiqué à une personne que « ces caméras ne servaient à rien, c’est plus politique ». Cette histoire a été prise comme un gros atout contre la vidéosurveillance. Par contre, il y a également les pour. Ils voient en la vidéosurveillance un moyen de lutter contre les casseurs en tous genres. L’Etat algérien a opté pour cette mesure, car la sécurité de la ville a déjà fait couler beaucoup d’encre, notamment de la part des responsables de la sécurité. Depuis plusieurs années, certains d’entre eux ont multiplié les alertes, évoquant la criminalité dans la ville qui pourrait restreindre notre liberté de circuler dans les rues et ruelles de la ville en toute sécurité et sans crainte.

Entre les pour et les contre, les Algérois sont divisés

Pour Mohamed, un vieux retraité, la question de savoir si la vidéosurveillance est utile est sans appel : « Je ne vois pas pourquoi il faut débattre d’un sujet évident pour la sécurité de tous. Qu’adviendra-t-il si un adulte ou un enfant se fait agresser ? Ou si des dégradations ont lieu : qui ira se plaindre au commissariat ou à la gendarmerie, qui accusera la municipalité de ne rien faire ? Je parie que ce seront ceux qui sont contre. J’estime qu’au nom de la sécurité de tous et de chacun, il n’y a pas d’atteinte à la vie privée quand on n’a rien à se reprocher. Un peu de prise de conscience serait plus opportun au lieu de polémiquer. » Pour Ahmed, un salarié dans une entreprise publique, « c’est un remède. Mais le problème, c’est surtout le manque d’encadrement des jeunes et d’activités. Si les jeunes se livrent à l’alcool et à la drogue, c’est parce qu’il y a un manque. La période que nous traversons est loin d’être rassurante pour eux. Cependant, circuler, y compris le soir, n’est pas rassurant à Alger, je l’avoue, mais la solution est entre les mains des élus. Des caméras, pourquoi pas ? Mais c’est un facteur à risque aussi ! » Nadia, une jeune étudiante, est quant à elle très sceptique quant à l’usage des caméras de surveillance. « Je ne doute pas que l’usage de ces caméras est une vraie menace pour la liberté des gens. Il serait plus judicieux avant de généraliser leur usage de savoir si les habitants d’Alger sont pour cette technique ou pas. En tous les cas, moi je suis contre. Il faut plutôt trouver des solutions plus compatibles. » « Les caméras peuvent être un outil de protection, mais elles ne peuvent pas tout faire et dévoiler. Il faut donc appliquer des règles de sécurité strictes à travers une politique de droits d’accès. Du côté des autorités ou des citoyens, il est important pour la police d’avoir des outils de contrôle à distance comme la vidéosurveillance afin de trouver les vrais responsables, mais aussi grâce à l’aide des citoyens », ajoute Farid, journaliste. Pour Hakim qui a vécu cinq en Angleterre : « A Londres, nous faisons attention de ne pas partir vers le tout sécuritaire par facilité. C’est un peu la disposition du moment. Les caméras dans les villes ne servent strictement à rien et ne font qu’aggraver la situation. » Mohammed, un professeur à la faculté de droit, souligne : « Aujourd’hui, en Algérie, la liberté est toujours en cause, mais la liberté surveillée vient tout juste de commencer. Pourquoi, la télévision et si les gens qui veulent filmer demandent notre avis..., alors que dans les villes, on ne nous demande pas notre avis personnel ? » Pour en revenir à la raison de placer des caméras, en dehors du fait que tout le monde est attaché à sa liberté de circuler, quelques personnes trouvent que c’est ridicule de s’intéresser à une technologie qui a fait long feu. Les Anglais, initiateurs de cette mesure, sont en train de la remettre en question pour cause de non résultats. La vraie question est de savoir ce que nous voulons sur Alger : éradiquer la criminalité ou juste la déplacer. Mettre des caméras dans des endroit

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